Les écritures partagées de Karin Müller
Dictionnaire des sexualités
Le dictionnaire le plus complet et le plus novateur à ce jour consacré aux diverses formes de sexualité et à la place qu’elles occupent dans notre société.
Ce livre se distingue par la diversité et la qualité de ses auteur(e)s : historiens, sociologues, démographes, juristes, écrivains, cinéastes, philosophes, psychanalystes, médecins, littéraires, politologues, anthropologues, critiques d’art, de cinéma, spécialistes du jazz et de la chanson, tous considérés comme le (ou la) meilleur spécialiste du sujet traité.
Janine Mossuz-Lavau a fait appel non seulement à des experts, mais aussi à des témoins ayant fréquenté la personnalité sur laquelle ils écrivent, des acteurs et actrices…
Parmi eux, Karin Müller a écrit 3 articles : “Olympia” (Manet), “L’Origine du monde” (Courbet) et “La Maja nue” (Goya).
Auteur : Janine Mossuz-Lavau
Editeur : Robert Laffont / Collection Bouquins
Date de parution : 13/03/2014
ISBN 2221130871
“La Maja nue”, (La Maja desnuda) un des plus beaux nus de la peinture espagnole, est une œuvre maîtresse de Francisco Goya.
Commandée par Manuel Godoy, premier ministre de Charles IV et amant de son épouse, la reine Marie-Louise de Bourbon-Parme, elle fut réalisée entre 1790 et 1800 et suivie de La Maja vêtue (La Maja vestida) entre 1802 et 1805.
Les deux tableaux représentent la même jeune femme allongée lascivement sur des coussins soyeux. Même habillée, elle semble nue. Elle fixe le spectateur qui devient voyeur. Goya a peint un corps sensuel à la peau laiteuse, aux joues rosies, aux seins ronds et écartés, au regard langoureux. Le duvet du pubis est esquissé. Pour l’époque, ce nu est une transgression inacceptable.
On a longtemps cru que son modèle était la duchesse d’Albe avec laquelle le peintre entretenait une relation amoureuse, voire une liaison. Il semblerait plutôt qu’elle représente la maîtresse de Godoy, Pepita Tudo, qu’il épousera en 1829.
Les deux Majas figurent sous le nom de Gitanes dans l’inventaire des biens de Manuel Godoy. Un ingénieux mécanisme de poulies permettait d’accéder à La Maja nue en ôtant La Maja vêtue, sorte de jouet érotique du cabinet secret de Godoy. Cette huile voluptueuse a longtemps fait face à La Vénus au miroir, autre nu célèbre, peint en pleine Inquisition, le seul de Velasquez qui nous soit parvenu.
La Maja nue a connu moult déboires. En 1807, le roi Ferdinand VII la confisque à Godoy et en 1814, la Sainte Inquisition séquestre l’œuvre et intente un procès contre Goya pour obscénité. Il sera acquitté grâce à l’influence d’un cardinal mais quittera l’Espagne pour Bordeaux où il mourra en exil en 1828 à 82 ans. Le tableau restera caché jusqu’au début du XXe siècle.
La Maja nue provoqua un ultime scandale en 1927, quand elle fut représentée sur un timbre. Premier nu en philatélie en Espagne. Elle inspirera, entre autres, Olympia de Manet (1863) et La Femme nue aux bras levé de Picasso (1907).
Les deux toiles se trouvent depuis 1910 au musée du Prado (Madrid) après avoir été conservées à l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando dans une salle spéciale, à l’accès restreint, en raison du caractère érotique des œuvres.
6ème Continent
Sous la direction de David Genzel, un livre sur les personnages, symboles, monuments, lieux du 6e arrondissement, écrit par un collectif d’auteurs qui aiment ce petit arrondissement qui n’est autre que le cœur littéraire de Paris.
Karin Müller a écrit deux textes sur Jean Lacouture et sur les Beaux-Arts.
Autour d’elle : Pierre Belfond, Sylvie Matton, Hervé Témine, David Genzel, Alain Chouffan, Xavier Casile, Caroline Loeb, Hélène Bruller, Yves Simon, Gonzague Saint-Bris, Céline Navarre etc.
Les magnifiques photos sont de Jean-Michel Decayeux